En agriculture, la disponibilité immédiate de l’eau est stratégique. Qu’il s’agisse d’irriguer les cultures ou d’abreuver le bétail, stocker efficacement l’eau devient une réponse incontournable face aux aléas climatiques, à la raréfaction des ressources et à l’évolution des réglementations. Les cuves à eau permettent d’anticiper les besoins tout en assurant une gestion contrôlée, pérenne et adaptée à chaque exploitation.
Stockage de l’eau agricole : pourquoi investir dans une cuve à eau ?
Le besoin de sécuriser l’approvisionnement en eau grandit chaque année avec l’augmentation des périodes de sécheresse et les restrictions d’irrigation. Stocker de l’eau permet de s’affranchir des contraintes ponctuelles d’alimentation permettant ainsi de maintenir les productions végétales et animales.
Pour les cultures maraîchères, viticoles ou les élevages bovins, la cuve à eau et le réservoir sont devenus des équipements incontournables. Ils servent à capter l’eau de pluie, stocker l’eau de forage ou anticiper les pics de consommation estivale, en synchronisation avec les besoins spécifiques à chaque type d’activité.
Besoins différenciés : irrigation VS abreuvement du bétail

Irrigation des cultures : volumes et variabilité
Sur 1 hectare en maraîchage, la consommation annuelle moyenne atteint 2250 m3. Cette quantité est répartie sur les 100 jours d’arrosage actifs, soit 22,5 m3/jour/ha, avec des pointes en période sèche jusqu’à 60 m3.
Le besoin exact dépend de l’ETM calculée selon la formule ETM = ETP × Kc, qui prend en compte l’évapotranspiration du milieu. En période estivale, la valeur maximale d’ETP peut atteindre 7 mm/jour.
Consommation animale : chiffres clés
L’abreuvement implique des volumes conséquents, surtout en été. Pour un troupeau de 50 vaches laitières, cela représente entre 2750 et 7500 litres d’eau par jour selon la saison. Les besoins doublent littéralement selon la température ambiante et la ration sèche.
| Animal | Consommation moyenne | En période chaude |
|---|---|---|
| Vache laitière | 55 L/j | 125-150 L/j |
| Génisse | 30 L/j | 50 L/j |
| Broutard | 15 L/j | 20 L/j |
« En été, la moitié des besoins en eau des vaches laitières est couverte par l’herbe ; l’autre moitié nécessite un apport direct. Pour un troupeau de 50 bêtes, prévoyez au minimum 3 500 litres par jour. » Chambre régionale d’agriculture
Comment choisir une cuve agricole : les critères incontournables

Le choix se fait sur plusieurs critères techniques et économiques :
- Capacité : doit correspondre aux besoins quotidiens cumulés avec une marge de sécurité
- Matériau : résistance climatique, compatibilité avec l’eau brute ou potable
- Mobilité : fixe ou mobile selon l’usage saisonnier ou permanent
- Type d’installation : hors-sol, enterrée ou semi-enterrée
- Normes : conformité à la réglementation sanitaire (circulation de l’eau potable ou non-potable)
Mon conseil : prévoyez toujours un accès facile pour le remplissage (pompe, canalisation, ravitaillement citerne) et une sécurité antigel sur les installations exposées. Un robinet à vanne démontable et protégé contre les chocs prolonge la durée de la cuve en usage agricole intensif.
Matériaux de cuves : les différences concrètes
Les matériaux déterminent la durabilité, le type d’eau stockée (non potable, pluie, eau brute) et les contraintes d’installation.
- PEHD (polyéthylène haute densité) : Résistant, léger, facile à manipuler. Adapté aux modèles hors-sol ou enterrés.
- Acier galvanisé : Robuste, mais sensible à la corrosion si pas bien protégé. Idéal pour très gros volumes (> 50 m3).
- Béton : Isolant naturel. Bien pour les installations fixes enterrées. Très lourd et coûteux à mettre en œuvre.
- Souple (PVC armé) : Transportable, rapide à déployer. Particulièrement utilisé pour l’astreinte ou les pâturages distants.
Modèles de cuves les plus adaptés à l’irrigation

Choisir la bonne cuve dépend d’abord de la surface à irriguer, du type de culture et du mode d’exploitation. Le dimensionnement et la conception de la cuve conditionnent l’autonomie, la sécurité d’approvisionnement et la durabilité du système.
Dimensionner une cuve agricole selon les besoins
Le bon calibrage commence par le calcul des besoins cumulés mensuels. Pour l’irrigation d’un hectare à 22,5 m³/jour pendant 100 jours, il faut prévoir une cuve de 2500 à 3000 m³. Côté élevage, 50 vaches laitières consomment environ 3500 L/jour : une cuve de 10.000 à 20 000 L offre alors 3 à 6 jours d’autonomie. Ce dimensionnement évite les ruptures en cas de panne de pompe ou de coupure du réseau.
Cuves hors-sol : robustes et faciles d’entretien
Idéales pour les vergers, les serres ou les exploitations pérennes, les cuves fixes hors-sol offrent un excellent compromis entre capacité et maintenance. Fabriquées en PEHD ou en acier galvanisé, elles se complètent souvent de kits de pompage, filtres UV et dispositifs anti-retour. Leur installation simplifiée permet un contrôle rapide et des opérations de nettoyage régulières.
Cuves enterrées : durabilité et discrétion
Les modèles en PEHD enterrés offrent une protection thermique optimale et un impact visuel quasi nul. Bien posées, elles assurent une longévité supérieure à 20 ans. Leur coût initial est plus élevé, mais elles garantissent une eau à température stable et un risque réduit de contamination.
Bassins modulaires : solution flexible pour l’arrosage saisonnier
Les bassins en toile souple, montés sur armatures, séduisent par leur légèreté et leur facilité de mise en place. Dotés de vannes de vidange rapide, ils peuvent être repliés et stockés l’hiver. Peu encombrants et économiques, ils conviennent surtout aux exploitations saisonnières, mais leur durée de vie reste plus limitée que celle des cuves fixes.
Modèles recommandés pour l’abreuvement du bétail

Le choix du système d’abreuvement dépend du type d’élevage, du climat et du mode de pâturage. L’objectif : garantir un accès constant à une eau propre et tempérée, tout en réduisant les pertes et la manutention. Plusieurs solutions se distinguent selon la mobilité du troupeau et les conditions d’exploitation.
Citernes mobiles sur remorque
Ces modèles permettent d’acheminer facilement l’eau vers les pâturages éloignés. D’une capacité comprise entre 1 000 et 3 000 litres, elles sont souvent équipées d’abreuvoirs intégrés. Leur conception facilite le remplissage, le transport et le positionnement au gré des rotations de parcelles. Une option idéale pour les troupeaux extensifs ou les prairies d’été dépourvues de réseau d’eau.
Auto-abreuvoirs à flotteur intégré
Particulièrement adaptés aux enclos permanents, ces dispositifs assurent un approvisionnement continu en eau. Reliés à une citerne ou directement au réseau, ils maintiennent un niveau constant grâce à un flotteur automatique. Ce système limite le gaspillage et garantit une eau toujours disponible, sans surveillance quotidienne. Robustes et simples à nettoyer, ils conviennent bien aux bovins ou aux ovins en stabulation.
Réservoirs isolés pour les conditions hivernales
En période froide, les réservoirs isolés ou antigel évitent le gel de l’eau. Fabriqués en PEHD ou en inox, ils intègrent parfois un système de résistance chauffante ou un isolant thermique. Ces modèles assurent le confort des animaux même en hiver, tout en réduisant les interventions manuelles et les risques de rupture d’approvisionnement.
Tableau comparatif cuves agricoles
| Capacité | Prix moyen | Type | Usage |
|---|---|---|---|
| 1000 L | 400 – 3000 € | PEHD, souple | Abreuvement mobile |
| 5000 L | 800 – 5000 € | PEHD, hors-sol | Irrigation, réserve de secours |
| 10.000 L | 2 000 – 9000 € | Enterrée PEHD, acier | Stockage massif |
Installation et normes à respecter
Installer une cuve agricole implique de respecter les distances des bâtiments agricoles, infrastructures et fossés. Son implantation sur dalle béton ou lit de sable stabilisé est conseillée pour éviter les affaissements.
La cuve doit aussi intégrer un trop-plein et un dispositif de vidange accessible. En zone protégée (type N2000), une autorisation peut être requise.
Entretien et contrôles sanitaires
Les cuves d’eau brute ou de pluie doivent être nettoyées tous les 1 à 2 ans. Pour usage potable ou abreuvement, une analyse régulière est obligatoire. L’ajout de chlore, filtration ou traitement UV peut être requis selon la qualité de l’eau stockée.
Aides disponibles et dispositifs de subvention
Plusieurs aides peuvent financer jusqu’à 40 % de l’installation :
- FEADER via les programmes régionaux
- Agences de l’eau pour la gestion des ressources
- Déductions fiscales pour matériels agricoles
Selon les départements, des appels à projet spécifiques visent les agriculteurs touchés par la sécheresse.

